2009 août 30

La peine de mort est réintroduite en France !

Je suis tétraplégique et vis à mon domicile depuis bientôt 10 ans. Depuis l'application de la loi sur la tarification à l'acte dans les hôpitaux, ma vie a changé. En effet, pour pouvoir vivre chez moi, j'ai besoin de l'assistance permanente d'une personne compétente pour accompagner ma dépendance. Mon complet immobilisme physique me fait dépendre de la bonne volonté des autres pour tous les gestes quotidiens de la vie. Et là se situe l'énorme problème à résoudre pour pouvoir continuer à vivre libre chez moi. Le travail d'auxiliaire de vie n'intéresse que trop peu de personnes car il n'est pas reconnu, il ne permet pas d'intégrer une véritable filière professionnelle et il est trop peu rétribué. Par conséquent, trouver les perles rares est mon quotidien. Trop de personnes exercent ce métier en attente d'autre chose, et parmi elles trop peu sont véritablement qualifiées (seulement 10 % environ). Accompagner la dépendance d'une personne sévèrement handicapée, cela ne s'improvise pas. De temps à autre, lorsqu'il n'y a plus personne pour venir m'aider, je suis contraint de me replier vers le CHU. Cela n'a jamais posé de problème, même lorsque j'étais sous contrat de mandat avec une grande association française, jusqu'au 8 juin 2008 ou j'ai reçu, de la part du directeur Accueil Patients du CHU, un courrier m’annonçant que dorénavant les séjours provoqués par manque d'auxiliaire de vie me seraient personnellement facturés. Mlle B. n'est pas venu travailler le 19 juin comme convenu. N'ayant pu trouver de solution pendant cette journée, j'ai été contraint de séjourner au CHU les 20 et 21 juin. Drôle de manière pour passer le week-end. Au mois de juillet, je reçois la facture du CHU : 830,40 euros. J'avais pourtant une prescription de mon médecin traitant, mais celle-ci a été jugée comme demande de prise en charge sociale et non sanitaire. Alors, que faire ? Mon médecin traitant avait bien insisté sur la notion de mise en danger immédiate en raison de ma pathologie. Après ma contestation, Monsieur le directeur général du CHU maintient sa facturation. Comment dans ma situation résister à une période de 48 heures sans boire ni manger, ni même prendre mon traitement ? Monsieur le directeur général du CHU, ce refus déguisé de porter secours à une personne en danger n'est-il pas l'équivalent d'une condamnation à mort ? de plus, vous me faites parvenir la facture, mais n'est-ce pas une forme de manque de courage, car si vous l'aviez adressé à Monsieur le Président du Conseil général de la Vienne... Est-ce un retour à un eugénisme sous une forme à peine dissimulée ?